Les mots de trop sont la source d'innombrables regrets,
Ils ne laissent que des remords, tel est leur véritable secret.
Ils se transforment en instrument de torture au service d'un spadassin
Et imposent une souffrance pire qu'un délit commis par un assassin.
Après leurs passages, il ne reste plus que de la tristesse
A la quelle s'ajoute une compagne d'infortune : la détresse.
Il est trop facile de s'excuser et de commettre les mêmes horreurs
Car la gentillesse est un doux remède dont on abuse auprès des mêmes coeurs.
Pardon devient un mot de deux syllabes syllabes inéfficace
Et le miroir renvoie les imperfections du fautif en pleine face.
Le poète regrette, implore la clémence au nom de l'amour;
Il a conscience d'être dans l' erreur et sans aucun secours
Pour le crime qu'il a osé commettre avec violence
Au cours d'une soirée où il a brillé par son impatience.
Des mots, des mots, encore des mots
Qui n'effaceront pas les maux
Causés par l'imbécilité et la maladresse
D'un poète offensant une déesse.
La gentillesse et le pardon sont des dons bien trop grands
Pour qui a commis un meurtre aussi important.
Cependant, le poète déclare son amour à sa muse
En espérant qu'elle comprenne que ses mots ne sont pas une ruse.
Un océan d'amour submerge le coeur de l'homme amoureux
Qui se cache derrière les mots car il est peureux
Et devient lâche en se servant des mots
Pour couvrir ses immenses défauts.
Le meutre a été commis, on ne peut revenir en arrière
Mais le repentir existe pour qui effectue cette prière.
Les "je t'aime" du poète s'envolent dans les air
Et, avec espoir et crainte, survolent un désert
Pour demander un bien important don
Qui a le doux nom de Pardon.